Ajoutez un alto au quatuor à cordes et vous obtenez un quintette à cordes. Véritable parallèle du couple éternel des deux violons , les deux altos apportent leur tonalité chaude et grave aux confidences du compositeur. Avec sa prédilection pour l’alto Mozart a toujours eu une relation privilégiée avec cette formation, peut-être entre autres parce qu’elle contient deux fois son instrument fétiche.
Si on voit souvent dans ses quintettes le nec plus ultra de l’œuvre de musique de chambre de Mozart, c’est que celui-ci semble avoir trouvé dans cette formation une sorte d’idéal lui permettant d’exprimer la quintessence de son génie.
Composés en 1787, ces deux quintettes sont aussi sublimes qu’ils sont différents. L’un (K 515 en ut majeur) plutôt d’une beauté sereine, fier, optimiste et chargé de lumière, quand l’autre (K 516 en sol mineur) est plus tourné vers l’ombre, la douleur, parfois le désespoir laissant tout de même entrevoir une lumière salvatrice.
Deux immenses chefs-d’œuvre qui dominent de très haut la production instrumentale . Œuvres de nécessité intérieure s’il en est, qui nous donnent à entendre quelques-unes des confidences les plus personnelles, les plus profondes, les plus déchirantes même de Mozart, et c’est bien ce supplément d’âme qui en fait des œuvres d’exception.