Le terme madrigal provient de l’italien « matricale » qui évoque un chant en langue maternelle, italienne, en l’occurrence. Employé pour la première fois par Francesco da Barberino dans son essai « Documenti d’Amore », daté de 1313, il évoque la possibilité de mettre en musique des sujets légers se démarquant des textes sacrés, chantés en latin.
L’histoire de la musique réserve cependant l’appellation « madrigal » à une forme postérieure, plus ambitieuse pour ne pas dire savante. Elle se présente comme une polyphonie vocale, en principe non accompagnée, dont le nombre de voix oscille généralement entre 3 et 6. Le madrigal est habituellement écrit sur des poèmes de qualité, sans répétition strophique ni refrain, en soignant l’accentuation musicale des sentiments exprimés. Il est le premier essai transformé d’une forme musicale transalpine élaborée et originale. Le genre a progressivement élargi sa structure jusqu’à 8 voix et/ou un accompagnement instrumental. Une simplification s’est opérée dans l’autre sens, vers un ton plus léger, le nombre des voix pouvant tomber à deux.
Avec le XVIe siècle commence une période brillante pour l’art italien et une des époques les plus riches du développement artistique. La renaissance exalte la beauté, les sentiments humains, la nature. La musique religieuse garde toute son importance, tandis que la musique profane devient réaliste et expressive. Les compositeurs italiens proposent de nouvelles formes, et passent maîtres dans l’art polyphonique.
En 1503, Octave Petrucci de Fossombrone invente les caractères pour l’impression de la musique, permettant la diffusion des œuvres de façon rapide et étendue.
Des écoles sont établies à Naples, Rome, Florence, Venise ou Milan dans lesquelles des musiciens vont jouer un rôle essentiel dans l’évolution de la musique et produire les plus beaux chefs-d’œuvre de cette période si riche de la musique. Le plus grand de tous, Claudio Monteverdi (1567 – 1643), qui se situe à la croisée de deux univers culturels et musicaux : celui de la Renaissance tardive, lié au Moyen Âge, et celui du baroque naissant, est le créateur de l’opéra en Italie et l’un des pères fondateurs de la musique occidentale.