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Tous le matins du monde

Marais Colombe
Programme
Jean Philippe RAMEAU (1683 – 1764)

Les sauvages, La Fustemberg, Le Tambourin pour pardessus de viole d’amour

Michel CORETTE (1707 – 1795)

Le Phénix pour Violoncello all’inglese

Jean de SAINTE COLOMBE (1640 – 1700)

Les pleurs pour Basse de viole
Suite de danses pour Basse de viole

Marin MARAIS (1656 – 1728)

Les Folies d’Espagne / Badinage, Les Voix Humaines pour basse de viole

La viole de gambe s’appelle ainsi car elle est jouée tenue entre les jambes (sauf la contrebasse de viole jouée debout).

Elle diffère de la famille des violons par le nombre de cordes (6 au lieu de 4) et la présence de frettes, qui divisent la touche comme sur le luth ou la guitare

Ici les frettes sont faites de cordes entourant le manche. Sur d’autres instruments elles peuvent être faites de petites tiges en bois, en ivoire ou en métal, fixes ou mobiles, permettant au musicien d’ajuster son instrument

Dès la renaissance, la  famille des violes de gambe couvre une large étendue de sons, des plus graves aux plus aigus :

–  La plus grave est la contrebasse de viole (ré, sol, do, mi, la, ré) dont l’ambitus est proche de notre contrebasse actuelle.

–  vient ensuite la grande basse de viole (sol, do, fa, la, ré sol)

–  puis la basse de viole  (ré, sol, do, mi, la, ré) proche du violoncelle

–  la  viole de gambe ténor (sol, do, fa, la, ré sol),

–  la viole de gambe alto, peu utilisée

–  et enfin le dessus de viole (ré, sol, do, mi, la, ré), proche de l’alto.

 

Si nous avons tous en mémoire l’envoutante ambiance du film culte « Tous les matins du monde » d’Alain Corneau, il faut pousser loin les lectures pour en apprendre un peu plus, comprendre ce qui a été romancé ou non, tant ce Monsieur de Sainte Colombe est mystérieux et secret.

Hormis quelques anecdotes savoureuses, on ne connait pratiquement rien de sa vie. Jusqu’à son prénom qui reste à ce jour incertain. Jean ? Augustin d’Autrecourt ? Sieur de Sainte Colombe ?

Ce que l’on sait, c’est que Jean de Sainte Colombe est originaire du sud-ouest de la France, qu’il est père de deux filles, Françoise et Brigitte, avec lesquelles il donnait des concerts à trois Violes dans sa maison. On lui connait un fils, lui aussi compositeur et violiste. Il aurait perdu son épouse assez tôt dans sa vie.

Il eut comme maître de musique et professeur un théorbiste-violiste appelé Nicolas Hotman. Tout ce que l’on sait de lui, ou presque, nous est raconté par les récits de ces élèves, parmi lesquels le plus célèbre, Marin Marais. 

Monsieur de Sainte Colombe savait à l’évidence exploiter à la perfection la viole. Il l’améliorera d’ailleurs en lui ajoutant une septième corde.

Sa musique, intuitive, inventive, grave et savante, se défie de toutes règles : formes libres, harmonies sublimes et audacieuses, parfois improbables… Tout cela renforce le mystère qui entoure le musicien, qui est toujours occupé à transformer en sons la nostalgie, l’irrémédiable, et les désirs inassouvis.

Ses œuvres sont restées dans les mémoires. Une musique sombre, austère, qui s’expliquerait en partie par son appartenance à Port-Royal-des-champs, cette abbaye qui sera un haut lieu de la réforme catholique.

Appartenance aussi au Jansénisme, cette doctrine théologique à l’origine d’un mouvement religieux, puis politique et philosophique, en réaction à certaines révolutions de l’Église catholique et à l’absolutisme royal.

Marin Marais, un élève très impliqué

Nous en connaissons peu, mais il y a quand-même cette incontournable et délicieuse histoire :

Sainte Colombe s’étant aperçu au bout de six mois que son plus brillant élève, Marin Marais, pouvait le surpasser, lui dit donc qu’il n’avait plus rien à lui montrer, ni à lui transmettre.

Marais, qui aimait passionnément la viole, voulut cependant profiter encore du savoir et du génie de son maître pour se perfectionner. Comme il avait facilement accès à la maison de son maitre, il se faufilait par le jardin, et rejoignait la cabane en bois dans laquelle travaillait Sainte Colombe.

Marais se glissait sous la cabane – souvent en charmante compagnie, c’est ce qui finira probablement par le trahir – et écoutait son maître, profitant de quelques passages et coups d’archets particuliers, que les maîtres aiment à conserver secrètement. On dit que ses coups d’archets étaient « diaboliquement » agiles.

Les petites escapades de Marin Marais ne dureront pas longtemps, Sainte Colombe s’apercevant rapidement de la présence de son si talentueux élève.

 

Ces descriptions prouvent une grande sensibilité du musicien, voire un certain ascétisme, malgré l’admiration qu’il pouvait engendrer autour de lui. Peut-être cette réserve est-elle en relation avec son appartenance au protestantisme ?

On peut lire à ce propos une note recueillie dans le manuscrit Haag selon laquelle « Colombe tenait une conduite fort suspecte à la religion ».

Quoi qu’il en soit, il restera pour toujours, dans la voix de la viole à la française, quelque chose d’intérieur, de silencieux, hérité de Monsieur de Sainte Colombe.

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