Programme :
Wolfgang Amadeus MOZART (1756 – 1791)
– Divertimento pour trio à cordes en Mi b Majeur K 563
Programme :
– Divertimento pour trio à cordes en Mi b Majeur K 563
Divertimento pour trio à cordes (1788)
Allegro, Adagio, Menuetto, Andante, Menuetto, Allegro
C’est seulement avec le divertimento en bémol majeur de Mozart que prend véritablement naissance le modèle du trio à cordes. Mozart inaugure magistralement l’existence originale de cette formation de chambre pour solistes. Jusqu’alors, en effet, une écriture pour trio à cordes pouvait aussi bien être exécutée par un orchestre, ainsi qu’en témoignent par exemple les trios pour orchestre de J. Stamitz.
Mozart choisit pour cette œuvre le genre du divertimento en six mouvements derrière lesquels se profile cependant la coupe en quatre mouvements qu’adoptent traditionnellement les autres formations pour cordes. Par la suite, et sans doute par les restrictions et les contraintes qu’il impose, le trio à cordes aura une existence précaire, du moins chez les romantiques : après Beethoven et Schubert les compositeurs s’en désintéresseront jusqu’au XX° siècle.
Mozart termina son Divertimento en mi bémol en 1788, soit trois ans avant sa mort. C’est également au cours de la même année que furent achevés les trois dernières grandes symphonies et le concerto pour piano n°27 « du Couronnement », et qu’eut lieu la tant attendue première viennoise de DonGiovanni. Cependant, l’opéra ne fût pas particulièrement couronné de succès et les problèmes financiers habituels de Mozart demeuraient problématiques. Il écrivit à son ami et confrère dans la franc-maçonnerie, Michael Puchberg, lui faisant part de sa mélancolie et de son besoin désespéré d’argent et lui quémanda un prêt. Puchberg consentit à sa demande, comme il le faisait souvent (bien que jamais avec la générosité toujours espérée par Mozart), et, lorsque celui ci termina le Divertimento en mi bémol le 27 septembre, il le dédicaça au franc-maçon qui l’avait si souvent sorti de l’embarras.
Le choix du divertimento comme genre musical pour ce trio à cordes s’explique par le fait que l’œuvre est avant tout destinée au simple agrément de celui qui est encore le bienfaiteur de Mozart.
Dans la mesure où Puchberg était le frère de loge de Mozart, on a coutume d’expliquer ce nouveau choix par le symbolisme maçonnique dont est investi le chiffre trois : la tonalité de l’œuvre (mi bémol majeur) comporte 3 bémols à la clé, le nombre de mouvement (6) est un multiple de 3 et le nombre d’instruments choisi participent aussi bien de la même signification.
Ce Divertimento s’il n’est pas une des œuvres les plus connues de Mozart reste l’une des compositions maîtresses du compositeur : même dans l’univers mozartien, l’œuvre émerge à un niveau inégalé de perfection. Le Divertimento, qui possède une très grande profondeur musicale constitue une pierre angulaire du répertoire de musique de chambre. C’est une œuvre d’alliance, de fraternité, où Mozart n’a qu’à laissé parler son cœur, comme il le fait toujours lorsqu’il s’adresse à ses frères.
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